J’ai forgé des boucliers de mon amour sincère,
Dressé des remparts contre vents et colères,
Offert sans compter, sans jamais faiblir,
Mon âme en offrande, mon cœur à chérir.
Mais lames cachées dans des baisers ardents,
Dagues affûtées sous des mots apaisants,
Elles ont bu mon miel pour mieux cracher le fiel,
Elles ont pris mon ciel et l’ont teinté de sel.
Chacune promettait une flamme éternelle,
Et pourtant, sous l’ombre, naissait l’étincelle,
Celle de la trahison, perfide et glaciale,
Frappe en silence, étreinte fatale.
Puis reviennent-elles, pâles et souriantes,
En spectres affamés d’anciennes abondances,
Cherchant ma chaleur qu’elles ont consumée,
Gémissant aux portes qu’elles ont condamnées.
Mais voici qu’à l’aube d’un hiver de fer,
Se lève un homme qu’on ne peut plus faire taire,
Fini l’agneau, voici le loup,
Les flammes sont mortes, la glace est mon clou.
D’une main givrée, j’efface leur trace,
D’un regard d’acier, j’enterre le passé,
Plus de refuge, plus de clémence,
Juste le vent noir d’une ultime sentence.
Et si d’un monstre je porte l’écho,
C’est qu’elles ont tué l’homme qu’il fut tôt,
Dans leur jeu cruel, elles ont forgé,
Un cœur de glace, une âme abusée.